« Une salle enthousiaste après un spectacle audacieux »
La voix rauque, Esperet chante l’histoire d’une femme qui l’a quitté.
Les spectateurs du Muziekgebouw débordent d’enthousiasme. Alexandre Esperet vient d’achever le récital de la demi-finale du concours international Tromp Percussion Eindhoven. Chaque candidat a choisi librement son programme (seule la création pour timbales de Joey Roukens était imposée). Le Français avait un plan bien précis : débuter par l’imposée pour enchainer ensuite quatre pièces liées par une bande son. Il fait de la percussion corporelle, avec un peu de théâtre et beaucoup de conviction. Il habite l’espace avec ses bras et ses mains, d’abord en silence, puis avec le CD, le tout étant parfaitement minuté. La voix rauque et comme imprégnée d’alcool, il chante l’histoire d’une femme qui l’a abandonné.
Si l’enthousiasme du public ne fait aucun doute, le jury est visiblement partagé. Certains de ses membres l’applaudissent chaleureusement tandis que d’autres attendent patiemment.
« Les candidats doivent montrer leur personnalité dans cette épreuve », précise Arthur van der Drift, l’organisateur du concours. « Mais ce n’est pas dit qu’il atteindra la finale avec cette performance. Il a pris des risques en choisissant ce programme. J’ai vu qu’il y avait beaucoup de monde dans la salle, ajoute-t-il. Habituellement, il n’y a pas autant de public pour les tours préliminaires et les demi-finales. Peut-être qu’Alexandre a amené ses fans. Ou peut-être que ce sont des spectateurs du Lunch break concert avec Jacob van Eijk qui sont restés pour assister aux demi-finales. Toujours est-il que la salle était comble ». Van der Drift a salué le haut niveau des candidats. Certains d’entre eux sont vraiment très doués. Et certains musiciens sont très doués pour surprendre, à l’image d’Alexandre Esperet.